La grande révolution de la mode en France

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Boutiques nouvelles, stylistes free-lance, grands magasins, lignes de prêt-à-porter de luxe ou prêt-à-porter des couturiers… la mode n’aura jamais tant évolué dans ses structures ni à un tel rythme que de 1965 à 1975. Que ce soit pour les vêtements, les chaussures, les accessoires comme le sac à main, les matières…

Dans le même temps, c’est toute une société qui dessine son nouveau visage à la réalité quotidienne. Un des changements majeurs que connait la mode des seventies en France s’agrège autour du phénomène « Créateurs et Industriels », groupement d’intérêts initié par Didier Grumbach, homme de l’ombre et héritier d’une lignée d’industriels du vêtement.

Didier Grumbach : industriel et précurseur

En 1970, il est directeur général du groupe C. Mendes. Lequel fabrique notamment le prêt-à-porter « Saint Laurent Rive Gauche », la ligne de « Givenchy Nouvelle Boutique », celles de Philippe Venet, Valentino ou Chanel. Outre qu’à la différence de la plupart des industriels français, il sait moderniser son outil de travail, le jeune entrepreneur, au contact des jeunes stylistes mercenaires, prend conscience qu’ils mériteraient d’accéder à leur tour aux mêmes avantages que les couturiers, signer de leur nom propre un produit, des lignes…

Chacun sa place

Bref ! une création exclusive mise au point pour la griffe de chacun. Ainsi l’industriel spécialisé n’interviendrait plus qu’à titre de prestataire de service, exclusif lui aussi. Mais sans influer directement sur la direction artistique des nouvelles marques ainsi créées. Fructueuse, l’association de C. Mendes avec Saint Laurent Rive Gauche sert à l’évidence d’exemple et de stimulant au projet Grumbach.

Les créateurs entrent dans le cercle fermé de la mode parisienne

Ainsi va naitre, usuelle depuis lors, l’appellation de « créateurs ». Elle s’attache à tous ceux qui représentent l’avant garde du prêt-à-porter. L’initiative de « Créateurs et Industriels » se donnait pour mission de promouvoir, contre finances, le groupe des stylistes qu’elle a fédéré durant cinq ans avec un enthousiasme et un foisonnement d’idées demeurés à ce jour sans exemple. Au-delà de son utopie généreuse, ce mouvement était aussi un formidable appel d’air et un investissement sur l’avenir de la mode telle que Paris l’engendre.

Les précurseurs de la mode

Les premiers adhérents se font connaitre comme Emmanuelle Khanh, puis l’Anglais Ossie Clark qui est le plus célèbre Styliste londonien du moment. Suivent sa compatriote Jean Muir, extrêmement prisée pour ses longs fourreaux de jersey, Fernando Sanchez, spécialisé dans le homewear très glamour, puis Roland Chakkal, étoile filante alors considérée comme l’une des plus brillantes. Les rejoignent en 1973 Issey Miyake, puis, au fur et à mesure, Jean-Charles de Castelbajac, Thierry Mugler, Claude Montana, Angelo Tarlazzi, Michel Klein, Jean-Paul Gaultier pour sa première collection de maille, les Argentins Pablo et Delia. Enfin tout un groupe de débutants qui ont trouvé là leur première chance.